Du boudin, je vous en mets combien, Madame
Je vous recopie, en l'intégralité, un article paru dans le test-achats de ce mois-ci et qui m'a fait froid dans le dos.
Pour ma part, étant végétarien depuis de nombreuses années, cela ne devrait pas me concerner.
Mais par compassion pour mes frères humains et amis carnivores - auprès de qui je passe encore et toujours comme l'extra-terrestre de service - je tenais tout de même à vous faire passer l'information en sachant que cela ne changera probablement rien à vos habitudes. Néanmoins, cette dernière considération ne constitue pas un prétexte suffisant pour se taire.
Poulets au javel, bétail aux OGM ou aux farines animales, steaks clonés : autant de menaces qui planent au-dessus de l'assiette du consommateur.
Javel made in USA
Nous l'évoquions dans notre précédent numéro : la méthode américaine de javellisation des poulets d'élevage menace de faire son apparition sur le vieux continent et, en bout de chaîne, dans l'assiette des consommateurs Européens.Les carcasses de poulet sont particulièrement fragiles du point de vue microbiologique et souvent contaminées par des germes pathogènes comme les salmonelles. Les Etas-Unis ont résolu le problème en traitant, en bout de chaine d'abattage, les carcasses par des solutions chlorées (d'où le terme de "javellisation"). En Europe, cette pratique est actuellement interdite... mais jusqu'à quand ? Or, rien ne garantit que la javellisation est exempte de conséquences sanitaires, qu'elle sera réellement efficace en matière de qualité hygiénique et qu'elle n'incitera pas les éleveurs à négliger les mesures d'hygiène tout au long de la chaine.
Bétail aux OGM
C'est l'APFCA (Association professionnelle des fabricants d'aliments pour animaux) qui l'affirme : "Dans 95% des cas, les animaux que nous mangeons ont été nourris au soja "transgénique". Nous ne sommes pas opposés au progrès technologique pour autant qu'il apporte un bénéfice sanitaire, environnemental ou économique au consommateur. Et que, en tout état de cause, l'information et le choix de celui-ci soient assurés. Or aucun ou quasi aucun de ces buts n'est aujourd'hui rencontré. Et rien ne dit que cette tendance à généraliser, par exemple, le recours aux OGM dans l'élaboration des aliments pour animaux amènera une baisse du prix de la viande dans les boucheries.
Farines carnées !
L'Europe étudie aujourd'hui la possibilité de réintroduire dans certains types d'élevage des farines carnées, aujourd'hui interdites.
Les farines animales ont joué un rôle dans la transmission de la maladie de la vache folle chez les bovins, et peut-être même aussi dans la transmission de sa variante humaine : la maladie de Creutzfeld-Jakob. Aujourd'hui, un argument massue fait son apparition : les prix du blé et du soja ont à ce point augmenté qu'il faut envisager d'autoriser à nouveau certaines farines carnées. Et l'Europe y réfléchit très sérieusement. Plusieurs conditions préalables ont déjà été fixées : ainsi, seulement des farines produites à partir de porc et de poulet seraient autorisées : les farines issues de ruminants resteraient prohibées ; le cannibalisme serait interdit : pas de farines de porcs pour élever des porcs ou de farines de volaille pour élever des volailles. De nombreuses inconnues subsistent : quels morceaux seraient autorisés pour la fabrication de ces farines ? Quelle méthodologie donnant toute garantie serait autorisée ? comment assurer une parfaite traçabilité ?
Nous tirons la sonnette d'alarme. Ni la sécurité alimentaire ni la qualité ou l'authenticité de nos aliments ne peuvent être bradées sous couvert d'une augmentation générale des prix des matières premières. Avoir accès à une alimentation saine, savoureuse, de qualité et à un prix abordable est un droit fondamental. Tes-Achats appelle tous les acteurs de la chaîne alimentaire à prendre une attitude responsable en la matière et attend des autorités européennes et nationales une vigilance accrue.
Source : Test-achats n°526 décembre 2008
Par ailleurs, j'ai tenté de recouper cette information avec un article du Figaro (journal français)
Voici un court extrait :
Dans tous les pays hors Europe, les animaux sont nourris avec ces farines de catégorie trois et aucune interdiction ne pèse sur les viandes lorsqu'elles sont importées.
Importées ! cela veut dire que vous mangez DEJA de cette "viande" - alors que l'Europe s'interroge, au moment où j'écris ces lignes, sur la méthodologie, la garantie du produit et l'assurance d'une parfaite traçabilité de cette même viande !?!
Conclusion:
J'ai toujours pensé que la vie d'un singe de laboratoire était pour le moins, une chose cruelle, angoissante et intolérable. Je sais que vous avez la capacité, par empathie, de vous mettre au niveau dudit animal et c'est bien pour cela qu'il vous est difficile de supporter ces expériences honteuses. Et que le premier d'entre vous n'hésiterait pas à livrer combat, visage bouchonné de noir et treillis militaire sur le dos pour délivrer ne fusse qu'un seul de ces singes. Il suffirait alors, une fois arrivé dans le laboratoire, simplement d'ouvrir la cage et l'animal bondirait, après un court moment d'hésitation, comme fou de joie vers son destin et sa nouvelle liberté. Sous les applaudissement du publique et le sourire de Brigitte Bardot.
Et bien que nenni ! il y a bien pire que la vie d'un singe de laboratoire. C'est la vie d'un humain. On lui ouvre la cage mais il ne sort pas. Il trouve même cela marrant. Il continue, sans broncher, de consommer sa viande comme un citoyen modèle. Il revendiquerait même le droit d'être un animal de laboratoire parfait, exemplaire.
Il est tellement heureux qu'il organise des anniversaires au mc Donald, avec ses enfants. Là où le singe ne parle pas et s'enfuit sans demander son reste, vers un meilleur futur, l'être humain lui, il théorise, débat, politise, se range sous la bannière de la science. Il n'hésiterait pas un seul instant à se battre pour considérer le trempage de ses chiken dips dans cette horrible sauce goût "benzodiazépine" comme un acquis social. Là où le singe est encore expressif, l'humain à choisi la passivité : dormir debout, les yeux grand ouverts. C'est tellement plus confortable.